Tournée provinciale du Directeur Général du budget, l’Union du Peuple Gabonais dénonce la confusion des rôles au sommet de l’État
Libreville,( agence de presse la plume de l’info.com)- Le Secrétariat Exécutif de l’Union gabonais du peuple (UPG), s’étonne que le chef de délégation de cette tournée soit le Directeur Général du Budget dont le rôle est de concevoir les éléments de la politique budgétaire de l’Etat, d’élaborer les normes de préparation, d’exécution et surtout de diffusion des référentiels des documents budgétaires.
Dans tout pays organisé, cette responsabilité échoit au Ministère des Travaux Publics qui dispose des techniciens formés dans ces matières. L’Union du Peuple Gabonais dénonce vigoureusement ce type de dérive qui donne le sentiment d’une reproduction à l’identique des schèmes du régime déchu, avec l’omniprésence des fameux collégiens du bord de mer.
L’UPG déclare haut et fort que les Gabonais, qui ont salué le coup d’Etat de libération du 30 Août 2023, ne veulent plus d’une gestion familiale des affaires publiques et une confusion des rôles au sommet de l’Etat comme par le passé. Un Directeur Général, fut il celui du Budget, est avant tout un administratif comme n’importe quel autre, soumis à l’autorité du Secrétaire Général et du Ministre. Il n’est pas un membre du Gouvernement pour s’adresser aux populations.
Le secrétaire général adjoint Serge Alain NZAMBA a présidé les travaux du Conseil du Secrétariat Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais UPG qui s’est tenu, samedi à leur siège d’Awendjé situé dans le 4eme arrondissement de la commune de Libreville, en l’absence du secrétaire général empêché.
Le communiqué final qui a sanctionné les travaux dudit conseil a été rendu public par le brillantissime porte-parole Alix Kisito MULUNGHIBWANGUE.
« Le samedi 13 janvier 2024, sous l’égide de Monsieur le Secrétaire Général Adjoint 1, Président de séance, en l’absence du Secrétaire Général, le Conseil du Secrétariat Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais s’est réuni dès 10h au Siège National sis à Awendje.
A l’ouverture des travaux, le Président de séance a informé le Conseil du Secrétariat Exécutif que, la semaine dernière, le Directeur Général du Budget et des Finances Publiques, Aurélien MINTSA MI NGUEMA, a effectué une tournée dans certaines provinces (Woleu-Ntem, Moyen Ogooué et Ngounié) en vue d’inspecter les chantiers annoncés par le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA. Il s’agit, à Oyem, de la construction d’un complexe espace-vie et d’une université ; à Lambaréné, de la visite du site devant abriter l’université, le campus universitaire, une cité des enseignants et un complexe sportif ; et, enfin à Mouila, la visite des espaces où seront construits, une université de médecine, des logements pour les enseignants et un centre hospitalier universitaire. L’Union du Peuple Gabonais prend acte de tous ces chantiers et espère qu’ils seront menés à terme dans les délais prévus. Toutefois, le Secrétariat Exécutif s’étonne que le chef de délégation de cette tournée soit le Directeur Général du Budget dont le rôle est de concevoir les éléments de la politique budgétaire de l’Etat, d’élaborer les normes de préparation, d’exécution et surtout de diffusion des référentiels des documents budgétaires. Dans tout pays organisé, cette responsabilité échoit au Ministère des Travaux Publics qui dispose des techniciens formés dans ces matières. L’Union du Peuple Gabonais dénonce vigoureusement ce type de dérive qui donne le sentiment d’une reproduction à l’identique des schèmes du régime déchu, avec l’omniprésence des fameux collégiens du bord de mer. L’UPG déclare haut et fort que les Gabonais, qui ont salué le coup d’Etat de libération du 30 Août 2023, ne veulent plus d’une gestion familiale des affaires publiques et une confusion des rôles au sommet de l’Etat comme par le passé. Un Directeur Général, fut il celui du Budget, est avant tout un administratif comme n’importe quel autre, soumis à l’autorité du Secrétaire Général et du Ministre. Il n’est pas un membre du Gouvernement pour s’adresser aux populations.
Enfin, le Conseil du Secrétariat Exécutif a délibéré sur les affaires suivantes :
-Secrétariat politique en charge de l’Economie et des Finances.
Le Secrétariat Exécutif se réjouit de l’initiative prise par le Ministre de l’Economie et des Participations, Mays MOUISSI d’auditionner des candidats en vue de la désignation du Directeur Général des Douanes et des droits indirects. La Douane est l’une des administrations sur laquelle les autorités actuelles comptent pour maximiser les recettes fiscales nécessaires à la réalisation des projets du Gouvernement.Sa gestion doit donc être exemplaire et efficace.Toutefois, si cette décision qui montre la volonté de transparence du Gouvernement est fortement salutaire, l’Union du Peuple Gabonais, souhaite vivement, voire recommande sa généralisation pour l’ensemble des directions générales des structures administratives publiques et paraétatiques. Car un acte isolé ne peut avoir un impact décisif sur les pratiques et le changement des mentalités espérés par les populations.
-Secrétariat politique en charge des
Transports et de la Marine Marchande.
Le Secrétariat Exécutif a pris acte de la faveur dont a fait l’objet la ville d’Oyem, en recevant un lot de matériel roulant pour le transport urbain, composé de 6 minibus climatisés et d’une tractopelle hydraulique destinée au service de propreté de la commune. L’Union du Peuple Gabonais loue cette initiative mais estime qu’elle ne doit pas se limiter à la seule province du Woleu-Ntem. En conséquence, l’UPG exhorte le Gouvernement à étendre la mesure sur l’ensemble du territoire national. La nouvelle ère de restauration des institutions doit trancher avec le passé et s’inscrire dans une perspective d’équité sociale.
-Secrétariat politique en charge des mines.
Le Secrétariat Exécutif tient à réaffirmer sa position quant au dossier relatif à l’exploitation du fer de Belinga par la société australienne, Fortescue Metal. Si dans notre communiqué final du 16 décembre 2023, nous avons fortement dénoncé les termes du contrat qui accordent à l’Etat gabonais un taux de participation de 10% dans le capital de l’entreprise Ivindo Iron, l’Union du Peuple Gabonais exhorte le Gouvernement à la renégociation de ce contrat, tout en recommandant au Parlement de la Transition de modifier, au préalable le cadre juridique qui règlemente le secteur minier dans notre pays, notamment, la Loi N°037/2018 du 11 juin 2019, qui stipule en son article 7 ce qui suit : «Les ressources naturelles, notamment toutes substances minérales contenues dans le sol, le sous-sol, les eaux continentales et dans le domaine marin du territoire national, demeurent propriété de l’Etat. A ce titre, l’Etat dispose (…) d’un droit de participation systématique de 10 %, libre de toute charge et non diluable, dans le capital des titulaires des titres d’exploitation du régime des mines au titre de la valorisation des avantages fiscaux applicables aux activités minières (…) ».
La modification de cette disposition, qui doit passer de 10 à 50% au minimum est une urgence en vue de renforcer les ressources financières de l’Etat et favoriser une dynamisation du développement de notre pays. Car, en effet, une telle politique qui s’apparente à une opération de braderie est un scandale intolérable qui doit prendre fin immédiatement. C’est à ce titre que le sentiment de patriotisme revendiqué de manière récurrente par le pouvoir militaire de la Transition doit être largement démontré devant la Nation. Le principe 51-49 appliqué en Algérie, soit 51 % pour l’Etat et 49% pour le privé, dans l’exploitation des ressources naturelles doit faire école dans notre pays pour qu’enfin l’essor vers la félicité soit possible et tangible.
Je vous remercie.»
Le Porte-Parole, Alix Kisito MULUNGHIBWANGUE