Focus Douane Gabonaise : les grands défis de Dieudonné Lewamouho Obissa

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A en écouter certains, l’époque n’est que morosité et déprime. Le moral en Berne ! Decouragée par la crise due à la Covid-19. Un grand coup de chapeau donc à Dieudonné Lewamouho Obissa qui refuse ce méchant cliché. Le propos n’est pas gratuit. Il met en perspective ce que la Douane gabonaise a pour défi.

Nommé à la tête de la direction générale des Douanes et Droits indirects depuis le 28 fevrier 2019, Dieudonné Lewamouho Obissa est un homme pragmatique qui a pour objectif la réussite. Il fallait cette qualité pour maintenir le cap du bateau Douanes en cette période de crise sanitaire et économique liée à la pandémie de la Covid-19. D’autant qu’il fallait gérer les mouvements grévistes. Plutôt que de s’attarder, Dieudonné Lewamouho a instauré un dialogue social permanent au travers des réunions avec les différents syndicats.

Et poursuit sa route vers la recherche des meilleurs performances et rendement dans la mobilisation des recettes comme l’a instruit son ministre de tutelle, Jean Marie Ogandaga. Il ambitionne très concrètement de faire ce qui se fait de mieux partout, et de mener son administration au standard international.

Pour cela, il espère qu’à partir du mois de septembre, il y aura une reprise de l’activité économique, sans laquelle, les recettes de l’administration de douane vont connaître une chute drastique. Avec un risque de la baisse de recettes à moins de 10% d’ici la fin de l’année.

Tres tôt, Dieudonné Lewamouho ouvre son bureau et se prépare pour sa journée. Il est à la tête d’une administration de près 1300 personnes. Son objectif est d’accroître les recettes douanières qui représentent une marge importante des recettes fiscales du pays.

Au-delà de son rôle frontalier et sécuritaire, la douane est intimement liée au développement d’un pays. Elle lui permet de disposer de ressources financières pour faire fonctionner les administrations et fournir des services publics de qualité aux citoyens.

Faire donc de la douane gabonaise une administration fiscale moderne, source de revenus pour le pays et partenaire des entreprises, c’est possible avec des ressources humaines qualifiées et motivées .

Sauf qu’en cette période marquée par la chute du baril de pétrole et la pandémie de la Covid-19, l’économie du Gabon à l’instar de celle du monde est fragilisée.

L’administration de douanes tient face aux difficultés liées au contexte économique actuel, grâce à la mise en place des mesures visant la continuité du service, la sécurisation et la sauvegarde des recettes, le soutien aux entreprises et la fluidité des approvisionnements des biens liés à la prévention et au traitement de la pandémie.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes,
comme l’explique le directeur général. «À fin juillet 2020, malgré la baisse des exportations (-10,7%) et des importations ( -9,9%) occasionnée essentiellement par la pandémie au coronavirus, sous l’effet d’un certain nombre de facteurs la fiscalité douanière affiche des résultats favorables. La loi des finances initiale 2020 fixait les objectifs de recettes douanières à 182, 01 milliards fcfa au 31 juillet 2020; A cette date les recouvrement globaux sont de 188, 34 milliards de fcfa soit un dépassement de 6,33 milliards de francs CFA par rapport aux objectifs assignés», a-t-il expliqué.

Et d’ajouter «la pandémie a fortement affecté l’activité économique mondiale les chaînes d’approvisionnement mondiale connaissent d’importantes perturbations….c’est fort de ce constat que par le biais de la loi des finances rectificative 2020, les recettes douanières ont été révisées à la baisse pour s’établir à 263,147 milliards de F CFA par rapport à la loi des Finances initiale 2020 estimé à 334,91 milliards de F CFA. Le montant des recettes douanières restants à réaliser pour atteindre l’objectif de la LFR 2020 est estimé à 97, 128 milliards de F CFA pour les 5 derniers mois de l’année».

Malgré cette positivité dans les chiffres, l’administration des douanes compte porter plus d’efforts sur l’action en recouvrement. Or, conscient des difficultés rencontrées par les entreprises des projets novateurs sont mis sur la table. Notamment, le recours à l’assistance technique du FMI et d’AFRICTAC mais surtout la migration vers le logiciel SYDONYA WORLD qui va permettre l’autonomisation de toute la procédure de dédouanement, du manifeste au bon à enlever en passant par la déclaration en détail, le suivi, le contrôle des régimes suspensifs à la gestion et l’analyse du risque.


Mais également la création de nombreuses interfaces avec d’autres administrations ainsi que les différents acteurs de la chaîne logistique. L’autonomisation et la gestion des dépenses fiscales, de la comptabilité et des statistiques, la gestion du fichier valeur et la dématérialisation des procédures ne sont pas en reste. Toute chose qui vise à réduire considérablement le délais de dédouanement des marchandises.

Un travail de longue haleine, certes mais qui va gagner tous les bureaux de douanes du pays.

Edouard Dure

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