Gabon : La société civile dénonce la relocalisation de certains centres et bureaux de vote, entraînant une déroute des électeurs

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Libreville, (Agence de presse la Plume de l’Info) – Le porte-parole et chef de mission du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG), Crépin Engouang, a dénoncé ce dimanche, lors d’une déclaration à Libreville, les anomalies organisationnelles constatées par leurs équipes. Parmi celles-ci figurent la relocalisation de certains centres et bureaux de vote, qui a entraîné une confusion et, dans certains cas, le découragement des électeurs à accomplir leur devoir civique.

Il a également souligné l’absence d’affichage des listes électorales devant certains bureaux de vote, le manque d’éclairage dans ces bureaux, ce qui a conduit à des lenteurs dans le dépouillement des urnes, et le refus d’accès des observateurs dans certains centres de vote, notamment dans le Grand Libreville, malgré la présentation des badges au ministère de l’Intérieur par les observateurs.

Il a précisé que l’objectif de leur déclaration est de livrer les observations préliminaires sur la conduite des élections, de manière honnête, indépendante, professionnelle et impartiale. Le déploiement de cette mission s’inscrit dans l’objectif de suivre et de rendre compte du déroulement de ces élections, avec près de 2000 observateurs, dont 93 pour le Grand Libreville et 107 pour les autres provinces.

Concernant le déroulement du scrutin, la mission d’observation de la société civile a constaté des aspects essentiels dans les 500 bureaux de vote visités. Bien que les résultats soient encore en cours de consolidation, la participation est évaluée à 68 % dans l’ensemble des bureaux de vote couverts par les observateurs. Dans certaines localités, comme à Port-Gentil et certains centres du Grand Libreville, la participation a été relativement bonne, dépassant parfois le seuil de 70 % et atteignant même 100 % dans certaines zones reculées.

Il a été relevé que cette abstention, située autour de 32 %, s’explique davantage par des facteurs liés à la mission d’observation. Cela inclut le non-changement des lieux de vote pour certains électeurs, le faible toilettage des listes électorales, notamment pour les cas de décès, et la démobilisation de certains électeurs en raison de la relocalisation de leur centre de vote le jour même du scrutin. Il s’agit donc d’une abstention technique involontaire, plutôt que d’une abstention politique due à un appel au boycott.

La société civile gabonaise a formulé plusieurs recommandations pour améliorer l’organisation du scrutin, notamment :

  1. L’évaluation préalable des besoins logistiques des centres et bureaux de vote.
  2. Le renforcement des capacités des scrutateurs.
  3. L’amélioration des dispositifs d’information et d’orientation des électeurs sur les sites de vote.
  4. L’utilisation de SMS pour informer les électeurs de leur bureau de vote.

La mission d’observation a également signalé que 70 % des électeurs n’avaient pas retiré leur carte électorale, compliquant leur orientation vers le bon bureau de vote et le temps nécessaire pour s’identifier sur la liste affichée.

Enfin, selon le porte-parole de la société civile, 60 % des bureaux de vote observés n’ont pas fermé à l’heure, c’est-à-dire à 18 H 00, car des électeurs étaient encore en file d’attente. Le vote a donc continué jusqu’à 20 H 00 pour permettre à toutes les personnes dans la file d’attente de voter, toutes les procédures de clôture ayant été respectées dans tous les bureaux de vote.

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