Libreville, (Agence de presse la plume de l’info.com) – Les Groupes bibliques universitaires du Gabon ont organisé une conférence sur le thème : « L’Afrique, une terre d’importance géopolitique et géospirituelle majeure », samedi à l’Université Omar Bongo. L’événement a attiré un large public ainsi qu’un panel d’invités venus spécialement pour l’occasion.
La recherche aura un rôle important dans la redéfinition du christianisme, dans le sens où il faut l’africaniser. Le conférencier a démontré que le christianisme ne doit pas être perçu, comme il le devient souvent, comme une religion importée d’Occident.
Dans cette optique, le Dr William Loudy Moukede a affirmé : « L’Afrique a toujours contribué spirituellement et géopolitiquement, et il est temps de la reconnaître. Connaître cette histoire nous permettra de repenser l’avenir, avec une nouvelle perspective, qui favorisera le développement scientifique, économique et spirituel du continent. »
Il a également révélé les mesures nécessaires pour y parvenir : « J’ai proposé un retour à l’histoire, une meilleure lecture de la Bible, sans préjugés, et une réflexion assumée sur la défense des intérêts africains. », a-t-il souligné.
En réponse aux critiques de certains chrétiens gabonais qui accusent les missionnaires d’avoir imposé le christianisme aux Gabonais, le Dr Moukede a insisté : « Ils feraient mieux de relire l’histoire et de prendre en compte les faits. Ils comprendront alors que les chrétiens existaient en Afrique avant les Européens et qu’une partie du christianisme est née ici, contrairement à ce que l’on pense. Ces faits sont vérifiables. »
Le président du conseil d’administration des Groupes bibliques du Gabon, le Pasteur Paul Abessolo, a présenté l’organisation en ces termes : « Les Groupes bibliques universitaires sont une organisation mondiale fondée pour permettre de partager la foi chrétienne en milieu universitaire et scolaire. Leur activité principale est l’étude biblique. Nous menons des études d’évangélisation et d’édification biblique. L’organisation est composée de plusieurs entités, notamment un conseil d’administration, un secrétariat général, ainsi que des groupes d’anciens étudiants et des mouvements scolaires à travers le pays. »
Le pasteur Paul Abessolo a précisé l’objectif de cette conférence : « La foi chrétienne est à la fois exclusive et universaliste. En d’autres termes, nous croyons que le salut vient par Jésus-Christ seul, et nous avons reçu le mandat de faire de toutes les nations des disciples. Toutefois, il existe aujourd’hui plusieurs mouvements spirituels en Afrique qui s’opposent à la foi chrétienne et à l’influence de la spiritualité importée. »
Il a ajouté qu’il était crucial d’engager un débat scientifique, dépassionné, sur l’africanité de la religion judéo-chrétienne. « La religion chrétienne est née en Afrique, au Mont Sinaï, avec Moïse. C’est sur ce terrain que les trois grandes religions monothéistes ont vu le jour. Ainsi, nous considérons que l’Afrique a joué un rôle majeur dans la création du christianisme », a-t-il souligné.
Il s’est aussi indigné du fait que des chrétiens ne cherchent pas à se faire former. « Le christianisme en Afrique est souvent trop folklorique. Il reste superficiel en raison d’une absence d’intimité avec les écritures. Or, le christianisme est une religion scripturale. Paul dit aux Corinthiens que le Christ est venu dans le monde, il est mort, il est ressuscité, conformément aux Écritures. Notre foi repose sur ce qui est écrit », a-t-il déclaré.
Il a conseillé aux chrétiens de se replonger dans les Saintes Écritures : « La parole de Dieu constitue la substance de toute vie chrétienne. Si je ne connais pas la parole de Dieu, mon adoration et mon service n’ont aucune valeur. La parole de Dieu est au cœur de la vie chrétienne », a-t-il insisté.
Enfin, le pasteur Paul Abessolo a rappelé que, compte tenu du passé politique et géopolitique glorieux de l’Afrique, tel qu’évoqué dans la Bible, il existe un appel biblique à un sursaut d’orgueil pour rebâtir l’avenir du continent, en se détachant du complexe d’infériorité, du pessimisme et du fatalisme vis-à-vis des autres peuples du monde.