À la veille de son investiture : le RENAJI interpelle le Président élu sur l’avenir de la presse indépendante au Gabon

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Libreville,( Agence de presse la plume de l’info.com)_ À la veille de la cérémonie officielle d’investiture de Son Excellence Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, élu à la magistrature suprême lors du scrutin présidentiel du 12 avril dernier, le Réseau National des Journalistes Indépendants (RENAJI) fait entendre la voix de l’ensemble des professionnels des médias privés du Gabon. Par la voix de son président, Aimé Serge Boulingui, l’organisation formule un ensemble d’attentes jugées légitimes, urgentes et cruciales pour le développement d’un journalisme libre, éthique et responsable.

  1. Une réforme ambitieuse du Code de la communication
    Le RENAJI appelle de ses vœux une refonte en profondeur du Code de la communication. Celle-ci devra s’inscrire dans une démarche inclusive, moderne et équilibrée, avec pour priorité la dépénalisation effective des délits de presse. Une mesure jugée indispensable à l’émancipation des journalistes et à l’instauration d’un climat de responsabilité partagée.
  2. Une garantie ferme de la liberté de la presse
    L’organisation dénonce les actes d’intimidation, les arrestations arbitraires, ainsi que les suspensions injustifiées qui continuent de peser sur le quotidien des professionnels de l’information. Le RENAJI exige un environnement apaisé, propice à l’exercice serein et sécurisé du métier de journaliste.
  3. Un accès égal à l’information publique
    Dans une démocratie authentique, l’accès à l’information d’intérêt général ne saurait être réservé à une minorité. Le RENAJI réclame que les médias privés bénéficient des mêmes droits d’accès aux sources officielles que les médias publics, dans un souci de transparence et d’équité.
  4. Des mesures de soutien à la viabilité économique des médias privés
    Face aux nombreuses difficultés structurelles, le RENAJI plaide pour la mise en place d’un fonds de soutien à la presse, l’octroi d’aides transparentes et l’instauration d’exonérations fiscales ciblées. Autant de leviers indispensables à l’indépendance éditoriale et à la résilience des entreprises de presse.
  5. Une répartition équitable de la publicité institutionnelle
    La publicité publique, outil stratégique de communication gouvernementale, ne doit pas être détournée à des fins de pression ou de récompense politique. Sa distribution doit se faire selon des critères clairs, objectifs et équitables, garants d’un traitement juste pour tous les organes de presse.
  6. Un engagement renforcé pour la formation continue
    Enfin, le RENAJI exhorte les autorités à investir dans la formation continue des journalistes et à créer une école nationale de journalisme. Un projet structurant, de nature à rehausser les standards professionnels de la presse gabonaise.

Un appel à la cohérence entre les promesses et les actes
Le RENAJI conclut son adresse par un rappel ferme : les engagements présidentiels doivent impérativement se traduire par des actions concrètes. À ce jour, la promesse de doter les organes de presse privés de véhicules pour améliorer leur mobilité reste lettre morte. Ce silence alimente la défiance et compromet les efforts de rapprochement entre l’État et les médias.

Souhaitant demeurer un partenaire constructif du processus démocratique, le RENAJI réaffirme son entière disponibilité au dialogue, dans l’intérêt d’un paysage médiatique plus libre, plus équitable et plus professionnel.

Aimé Serge BOULINGUI
Président du RENAJI

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