Affaires Pizolub: « la vérité n’a pas de tombe », dit-on !
Dans une zone de turbulence du fait d’impayés de salaire depuis trois (3) mois, la société Pizo de formulation de lubrifiants (Pizolub), est sous les feux de projecteurs ces dernières semaines. Si la grève envisagée a été désamorcée grâce à l’entrée en négociation entre le directeur général de l’entreprise et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui avait déposé le préavis, trois facteurs principaux ont été identifiés comme principales causes de la crise qui prend à Port-Gentil, des allures de tribalisme.
À Pizolub, la grève envisagée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), suite aux trois mois d’impayés de salaire a été désamorcée grâce aux négociations entamées avec le directeur général de l’entreprise, Guy-Christian Mavioga.
Cependant, au fort du spectre d’un éventuel mouvement de grève qui aurait pu mettre à mal l’entreprise déjà fragilisée par des tensions financières depuis une dizaine d’années, à Port-Gentil en particulier, le débat sur la situation à Pizolub a pris une autre tournure.
Dans une contrée où l’ascension des « anongoma » (non natifs de Port-Gentil) au sein de certaines entreprises est mal vécue, certains soutenus par des hommes politiques tapis dans l’ombre, ont pour ainsi dire, voulu jouer la carte du tribalisme pour enfoncer le clou. Mais «la vérité n’a pas de tombe», dit-on.
Des sources autorisées, les négociations entre le gouvernement et la Direction générale de Pizolub tout comme la direction générale et les partenaires sociaux vont bon train.
L’entreprise qui accuse trois (3) mois d’arriérés de salaires pourrait régler la situation dans les prochains jours d’autant plus que les facteurs réels à l’origine de ce retard, ont été clairement identifiés et à priori, pas du fait de la gestion de l’actuel directoire.
Le premier facteur concerne la saisie des comptes de l’entreprise liée à une dette de 2017. Orabank avait mis à la disposition de Pizolub, un montant de 1.300.000.000 FCFA qui n’a pas totalement été soldé.
Responsable de l’actif et du passif de l’entreprise qu’il gère depuis le 15 mars 2019, Guy-Christian Mavioga qui assume toute responsabilité, a pu dénouer la situation grâce à un protocole transactionnel devant permettre la levée de la saisie très bientôt.
Le deuxième facteur est la baisse des activités à cause de la crise sanitaire. Le Coronavirus, a entraîné un manque de mobilisation des fonds nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise le troisième facteur est l’aide promise par l’Etat.
Les 225.000.000.000 F CFA mis à disposition par le gouvernement sous les instructions du Président de la République, Ali Bongo Ondimba pour soutenir les entreprises mises en difficultés par la crise sanitaire du Covid-19, auraient pu sauver Pizolub qui, malgré le fait d’être dans un état de besoin, n’a reçu aucun kopec.
De plus, l’entreprise Pizolub traîne une dette 9 milliards FCFA. À son arrivée, Guy-Christian Mavioga n’a trouvé que 700 millions de disponible. Une somme insignifiante pour faire face aux tensions financières de l’entreprise.
Aussi, faut-il le dire, l’accumulation, depuis près d’une décennie, de déficits consécutifs a mis à mal les finances de l’entreprise provoquant un déséquilibre financier, conséquence de fonds propres négatifs ; un endettement bancaire devenu litigieux faute de remboursement notamment le cas d’Orabank ; des dettes fournisseurs abyssales, conduisant fréquemment à la saisie des comptes de la société ; une insuffisance de fonds de roulements empêchant le renouvèlement des matières premières et le paiement des charges courantes de fonctionnement de l’entreprise à l’instar des salaires. Mais aussi, la perte totale de la confiance des fournisseurs stratégiques.
Malgré cela, des résultats positifs à l’instar de la certification de la marque Pizo, sont notables mais l’aide de l’Etat en sa double qualité de puissance publique et d’actionnaire majoritaire de cette entreprise est attendue pour mieux relancer cette entreprise.
D’aucun évoque à minima, un montant de milliards pour mieux relancer les activités de cette entreprise dont les recettes permettraient de considérablement améliorer les conditions de vie des populations gabonaises. Notamment, les couches les plus vulnérables. Une détermination affichée pour ressusciter la boîte mais reste la volonté de l’État.