Libreville,( agence de presse la plume de l’info.com)- La question vaut son pesant d’or à l’heure où la Transition atteint sa première année d’exécution. Au cours de cette première phase qui s’échelonne du 30 août 2023 au 30 août 2024, la primature a été assurée par un technocrate civil, le brillant économiste Ndong Sima Raymond, dont la maîtrise des dossiers administratifs et la compétence technique ne sont plus à démontrer.C O N T E X T E. Sachant qu’Ondo Ossa Albert – économiste de renom – allait refuser le poste proposé par le général-président Oligui Nguema, l’habile Ndong Sima s’était proposé publiquement à offrir ses services et à renoncer à son ambition présidentielle. Il fut donc nommé le 07 septembre 2023, premier ministre de la Transition.-Depuis, deux logiques radicalement différentes se sont opposées dans l’appareil d’Etat pendant cette première année de Transition. La logique techno-administrative incarnée par le premier ministre -civil qui entend agir avec orthodoxie financière tout en respectant les procédures et textes réglementaires surtout s’agissant de l’attribution des marchés publics. Cette logique pertinente se fonde sur le fait qu’une République doit vivre au rythme des lois votées et de leur application scrupuleuse. -Pendant les 56 ans de dictature bongoïste, l’administration centrale et les autres institutions de l’Etat ont pâti de cette incurie qui a fait de notre pays une véritable République bananière. Ndong Sima a souhaité relever le défi, devenu une nouvelle fois premier ministre, en valorisant la République et ses codes sacrés : RESPECTER LA LOI ET LA FAIRE APPLIQUER. Tout cela est à son honneur, sauf que depuis l’avènement du 30 août 2023, le Gabon vit un régime d’exception sous la houlette des militaires, et ces derniers ont développé au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) une autre logique, plus offensive, moins procédurale, plus … exceptionnelle ! -Pour les militaires du CTRI, mettre à bas le régime despotique alien était la première étape pour restaurer le Gabon et ses institutions. Ils ont, en abolissant la constitution gabonaise alors en vigueur de même que les institutions issues d’elle, fait entrer notre pays dans un régime d’exception, qui, comme le nom l’indique clairement, peut se passer d’appliquer scrupuleusement la règle républicaine, surtout quand celle-ci peut retarder l’agenda rigoureux que les hommes en treillis s’engagent à respecter. La parole d’un militaire est son honneur, et il se doit de la tenir pour ne pas être déshonoré. -Or, les lenteurs administratives de la logique technocratique ndong simaïste ralentissent la réalisation des importants projets économiques et sociaux qui tiennent à cœur le général-président Oligui Nguema. Pour ce dernier, en régime d’exception, il faut travailler exceptionnellement ! Ainsi, comme tout Gabonais peut le constater, les projets développés par le CTRI avancent à grands pas (Lycée de l’Excellence d’Angondjé, Prytanée militaire de Lalala, aménagement des voiries dans les quartiers, etc..) quand ceux du gouvernement sont à la traîne ou simplement à l’arrêt. -Les Gabonais ont besoin de sentir réellement le changement apporté par la Transition, indépendamment de la réforme des institutions qui est en cours et qui n’était pas une de leurs priorités constatées au Dialogue National Inclusif (DNI). -Il y a manifestement un hiatus stratégique entre les civils et les militaires dans cette première phase de la transition. Une ligne de rupture semble atteinte, il faut donc nécessairement un nouveau souffle pour la deuxième et dernière année de Transition. Qui donc pour apporter ce second élan ?-P R I M A T U R E M I L I T A I R E. -Le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi pourrait être le dernier premier ministre au Gabon, en même temps qu’il serait le premier militaire de l’histoire du Gabon à occuper cette prestigieuse fonction. Dernier premier ministre car cette fonction disparaîtra certainement après le vote référendaire de la nouvelle constitution à régime présidentiel, et premier militaire à accéder à la primature depuis que cette institution existe. Mais au-delà des symboles, quel intérêt le Gabon et les Gabonais tireraient d’un premier ministre militaire à la tête du gouvernement de la République ?-Réconciliation et réalisation. Une seule logique, celle de l’exception aura désormais cours dans tout l’appareil d’Etat jusqu’à la fin de la Transition prévue pour l’année 2025. Le CTRI et le gouvernement travailleront au diapason et les chantiers promis pour la fin de la Transition devraient être tous achevés. Les rigueur et discipline militaires irrigueront toute l’administration centrale mettant de nombreux civils laxistes et paresseux au pas. Des sanctions disciplinaires exemplaires et « exceptionnelles » pourraient survenir pour les plus récalcitrants d’entre eux. Avec cette dynamique de l’action et de la sanction, beaucoup de projets avanceront à la vitesse grand V. Pour le plus grand bonheur des Gabonais qui apprécieront le service fait.-Campagne et élection. L’année 2025 sera marquée par la fin de la Transition et ponctuée par des élections référendaire et générales. Le président de la Transition, Oligui Nguema n’a pas dévoilé clairement ses intentions de briguer la magistrature suprême, mais il ne fait aucun doute pour tout observateur politique averti et avisé, que l’homme fort du Gabon devra démissionner de l’armée pour revêtir le costume civil et aller à la conquête de la présidence de la République, comme l’ont fait avant lui, Yoweri Museveni d’Ouganda, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou-Nguesso du Congo et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatoriale qu’il a pris soin de consulter avant. -C’est donc un gouvernement « militarisé » et un CTRI en ordre de bataille rangée qui iront à la conquête du pouvoir civil en demandant les suffrages au peuple gabonais.-Présidentielle et fin de la Transition. Le challenge du nouveau premier ministre militaire sera de réussir à la perfection l’an II de la Transition. Ce challenge se décline en plusieurs axes : (1) finaliser les importants projets économiques et sociaux, (2) faire aboutir le vote référendaire de la nouvelle constitution, (3) assurer le bon déroulement des élections générales (municipales, départementales, législatives et enfin présidentielles) et tout cela (4) en administrant avec rigueur et impartialité l’administration centrale.-D E C I S I O N F I N A L E. -Le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi en a-t-il les qualités ? Assurément ! Nous en sommes parfaitement convaincus. Veut-il relever ces importants défis et rentrer définitivement dans l’histoire de notre pays après celle de la journée « libératrice » du 30 août 2023 quand son beau visage, inconnu alors, fut découvert par tous les Gabonais – et surtout les croustillantes Gabonaises ? Rien n’est moins sûr, car cette décision lui appartient seul s’il venait à être sollicité par le général-président Oligui Nguema pour assumer ces importantes charges d’Etat. -Mais pourquoi donc refuserait-il, Pierre Corneille, dans le Cid, ne nous a-t-il pas appris que « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. » -Libreville, le 10 août 2024. Source: Le Conseiller du président de la Transition.M. Privat Ngomo alias l’Apprenti-Sage aka le KrsmtK.
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