Gabon : « Actions de Femmes Parlementaires pour un Septennat Inclusif Réussi » — Un nouveau souffle pour le leadership féminin dans la Ve République
Libreville (Agence de presse La Plume de l’Info.com) —Vendredi 9 mai, cinq femmes parlementaires ont procédé au lancement officiel du groupe « Actions de Femmes Parlementaires pour un Septennat Inclusif Réussi », à l’occasion d’une causerie-débat intitulée « Femme dans la Ve République : Leadership et Autonomisation ». Cet événement marque une étape significative dans la promotion du rôle des femmes au sein de la nouvelle Ve République gabonaise.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la place des femmes dans les sphères politique, économique, sociale et culturelle, avec un accent particulier sur leur autonomisation et la dépolitisation des associations féminines.
Le Dr Véronique Solange Kiki-Mvouaka a rappelé que la transition politique actuelle ouvre la voie à de nouveaux acteurs et à des stratégies innovantes. Elle a souligné que la consolidation démocratique dépendra des choix des principaux acteurs du pays. Mettant en lumière la politique inclusive prônée par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, elle a salué sa vision d’une société égalitaire, dans laquelle chaque citoyen, indépendamment de son sexe ou de son origine, bénéficie des mêmes opportunités. Des programmes comme « Égalité des chances » illustrent cet engagement, notamment à travers le soutien à la santé, à l’éducation et à l’entrepreneuriat féminin. Elle a lancé un appel fort en faveur d’un développement accru du leadership féminin, seul à même de favoriser un véritable changement de mentalité au Gabon.

Pour sa part, la sénatrice, Pr Solange Okome Beka, a insisté sur la nécessité pour les femmes de dépasser leur rôle traditionnel de simples mobilisatrices, afin de s’imposer comme des leaders à part entière dans tous les domaines. Elle a encouragé les femmes à faire un usage stratégique de leur droit de vote comme instrument d’autodétermination et à s’investir pleinement dans la vie politique, condition sine qua non pour garantir leur inclusion durable dans la Ve République.
Le Dr Nathalie Sima-Eyi a rappelé que la Constitution gabonaise garantit l’égalité entre les sexes, et que des mesures législatives, telles que le quota de 30 % de représentativité féminine aux élections, visent à concrétiser cette égalité. Elle a toutefois déploré la faible implication des femmes en politique, freinée par des normes sociales tenaces et un manque de confiance en soi. Elle a plaidé en faveur d’une éducation politique et entrepreneuriale dès le plus jeune âge, ainsi que pour la création de réseaux de femmes engagées, afin de consolider leur participation active.
L’architecte et entrepreneure Isabelle Nzué M’Bore a, quant à elle, présenté l’écoconstruction comme un levier puissant d’autonomisation, notamment pour les femmes vivant en milieu rural. Elle a mis en avant des techniques accessibles et écologiques, telles que le torchi et la brique de terre comprimée, qui permettent aux femmes de créer des coopératives, de valoriser les savoir-faire locaux et d’atteindre une indépendance économique.
Harelette Bilogue Abessolo a souligné le rôle crucial des femmes rurales, souvent marginalisées en raison du manque d’infrastructures et de formations. Elle a insisté sur la nécessité de fédérer ces femmes autour de coopératives et d’associations solides, afin de faciliter l’accès aux financements et de renforcer leur poids dans les décisions locales. Selon elle, l’autonomisation passe par l’action collective et la visibilité économique.
Le Dr Kiki-Mvouaka a également abordé la question du mariage comme facteur d’inclusion sociale pour la femme, tout en mettant en garde contre les dangers liés à la sexualité précoce et aux grossesses adolescentes, qui compromettent l’avenir des jeunes filles. Elle a déploré le taux élevé de mortalité maternelle au Gabon, tout en saluant les mesures gouvernementales de gratuité des accouchements dans les structures publiques. Elle a enfin insisté sur l’importance de l’éducation à la santé comme fondement d’une société équilibrée.
Enfin, Anasthasie Essola Assoumou a rappelé que tout travail, qu’il soit manuel ou intellectuel, constitue une source de valeur et de richesse. Elle a critiqué les lacunes de la formation initiale, qui ne prépare pas suffisamment à l’emploi, et plaidé pour une meilleure valorisation des savoir-faire locaux et des structures coopératives. Elle a également mis l’accent sur les droits spécifiques des femmes au travail, notamment en matière de maternité, et encouragé un engagement accru dans la construction nationale.