Les cadres de l’UPG déterminés à faire respecter leur corpus juridique et appellent les magistrats à lire le droit
Libreville,( agence de presse la plume de l’info.com)- Les membres du Conseil du Secrétariat Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais (UPG, opposition), ont tenu une déclaration de presse samedi à leur siège d’Awendjé, pour situer et éclairer l’opinion nationale et internationale sur leur requête qui visait à faire respecter la loi et les textes du parti. Le délibéré prononcé par le tribunal à bref délai en sa séance du 12 juillet 2024, déclarant purement et simplement l’irrecevabilité de leur requête. Les cadres de l’UPG ont immédiatement fait appel à cette décision par le biais de leur Conseil le lundi 15 juillet dernier. En appelant les magistrats à lire rien que le droit.
DECLARATION DU 20 JUILLET 2024
Le 14 juillet 1989, le Président Pierre MAMBOUNDOU a créé l’Union du Peuple Gabonais à Paris. Pendant plus de 20 ans, ce parti a été le fer de lance de l’opposition gabonaise, défendant avec hardiesse et dans le respect des lois républicaines, les intérêts collectifs et territoriaux des populations gabonaises. Rappelons, entre autres, la liquidation d’Air Gabon, la privatisation de la SEEG et de Gabon Telecom, la tentative de braderie du minerai de fer de Belinga, des iles Mbanié, Cocotier et Conga, l’expression démocratique aux travers de la transparence électorale, laquelle a abouti à la publication de la Loi sur la biométrie, etc. Sans le tripatouillage des résultats des élections présidentielles, notamment en 1998, 2005 et 2009, Pierre MAMBOUNDOU aurait accédé à la plus haute fonction dans notre pays, celle de Président de la République, car plébiscité, aimé et respecté par toutes les couches de notre population pour le combat et le projet de développement qu’il défendait pour le Gabon. Malheureusement, l’appel brutal de Dieu, le 15 octobre 2011 a éteint l’immense espoir nourri par l’ensemble du peuple, d’un Gabon prospère et uni dans la fraternité et la concorde. Depuis cette date funeste, l’Union du Peuple Gabonais, UPG, a connu des fortunes diverses qui l’ont transformé peu à peu en un tam-tam aphone, presque moribond, tourné uniquement vers la satisfaction des intérêts égocentriques. C’est devant ce tableau presqu’apocalyptique que 14 membres du Conseil du Secrétariat Exécutif, après moult invitations au changement de paradigme, se sont levés le 21 septembre 2023 pour dénoncer et revendiquer le respect de la légalité statutaire et règlementaire dans un contexte de restauration des institutions, favorisé par le coup d’Etat de libération du CTRI le 30 août 2023. Cette posture s’est traduite par l’introduction le 2 avril 2024 d’une requête au Tribunal Civil statuant à bref délai en matière civil aux fins de constatation que l’Union du Peuple Gabonais n’a plus de Président depuis juin 2019 conformément aux statuts et règlement intérieur de notre Parti. En effet, élu au terme du 1er Congrès ordinaire tenu du 25 au 26 juin 2016 à Ndendé, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI a vu son mandat s’achever en juin 2019. Donc, depuis cette date, pratiquement, depuis 5 ans, Monsieur MBOUMBA NZIENGUI est dans l’illégalité totale et ne peut plus prétendre conduire les affaires de notre Parti. Cette requête visait à faire respecter la loi de notre parti, qui a prévu le cas de figure de vacances de pouvoir, le déléguant au Secrétaire Général jusqu’à l’organisation du Congrès. En effet, nos Statuts disposent en leur article 14, ce qui suit : « le Congrès se réunit tous les trois ans sur convocation du Président. En cas de non observation des alinéas ci-dessus, le Secrétaire Général assure l’administration du parti jusqu’à la tenue du Congrès».
La lecture simple de cette disposition n’entretient aucune espèce d’ambiguïté quant à son interprétation par tout citoyen de niveau élémentaire. Par conséquent, notre surprise a été totale d’entendre le délibéré prononcé par le tribunal à bref délai en sa séance du 12 juillet 2024, déclarant pure et simplement l’irrecevabilité de notre requête et condamnant les plaignants, Jean-Claude KOMBILA MALOUANGOU, Alix Kisito MULUNGHIBWANGUE et Serge Alain NZAMBA aux entiers dépend. Devant un tel déni du contenu des textes statutaires et en l’absence des arguments fondés sur le Droit, Nous membres du Conseil du Secrétariat Exécutif, avons fait immédiatement appel de cette décision par le biais de notre Conseil le lundi 15 juillet 2024. Il nous plait de rappeler que le 30 août 2023, notre pays a inauguré une nouvelle ère marquée par une rupture avec un passé douloureux fondé sur des antivaleurs, la concussion, etc. C’est d’ailleurs pourquoi, en ouvrant les travaux de la Première Convention Annuelle du système Judiciaire, le mardi 21 novembre 2023 au Nom du Président de la Transition, le Premier Ministre, Raymond NDONG SIMA, avait, en préambule déclaré que « l’institution judiciaire a failli » et invité tous les participants à ce symposium qui devait traiter de la réforme du système judiciaire à « opérer une mue qualitative afin de reconquérir la confiance des populations ». L’Union du Peuple Gabonais constate avec regrets que certains magistrats, abonnés pendant très longtemps aux pratiques moyenâgeuses et éculées ont du mal à emprunter la marche aux pas des militaires mise en œuvre par les Autorités de la Transition qui, selon le Ministre de la Justice et Gardes des Sceaux, Paul Marie GONDJOUT, ont fait de la Justice « un cheval de bataille pour paver la nouvelle République ». Exprimant la vision du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, le Premier Ministre soutenait à cette occasion que « le Gabon s’est engagé dans une nouvelle ère dont l’axe majeur demeure l’édification d’un véritable état de droit. » Cette exigence doit désormais être internalisée par tout le corps judiciaire qui ne doit dire que le Droit, rien que le Droit. Le romancier français Philippe Bartherotte avertissait avec raison que « lorsqu’une société a perdu ses valeurs morales, la justice est le dernier rempart contre le retour du règne animal et les juges des citadelles ». Gare donc à une justice altérée car notre essor vers la félicité ne se fera pas sans une justice performante au service des Gabonais. Par conséquent, en donnant un verdict qui est éloigné du Droit, le 12 juillet 2024, les magistrats ont failli et tente de réhabiliter un homme frappé par la rigueur de notre cadre juridique, lequel indique clairement que désormais, il revient au Secrétaire Général, Alec NZIENGUI NZIENGUI, frère cadet de Mathieu MBOUMBA NZIENGUI ou à son adjoint de conduire les destinées de notre parti jusqu’à la convocation du Congrès. Nous affirmons du haut de cette tribune, à notre Siege National, notre détermination à faire respecter notre corpus juridique.
Au demeurant, nous rappelons les propos très justes de Paul Marie GONDJOUT, le Garde des Sceaux dans son discours d’ouverture de ladite Convention Annuelle du système judiciaire de novembre 2023 « qu’une justice équitable est gage de stabilité, de sécurité et de développement ». Il revient donc aux magistrats de mettre en œuvre cette vision pour ne pas saper dangereusement l’architecture sociale de notre pays.
Je vous remercie.
Le Porte-Parole, Alix Kisito MULUNGHIBWANGU.